Burundi, il n’y a pas de petite sécurité!
Après que Agathon RWASA ait envoyé une lettre à Ban KI MOON le 21 septembre, le journal ‘Arc en ciel’ annonce une crainte d’une véritable menace de guerre. S’adressant au Secrétaire Général des NU, Agathon RWASA fait appel à l’intervention du patron de l’ONU : « face à la situation préoccupante liée au coup d’Etat orchestré par le pouvoir de Bujumbura à la tête du parti fnl. »
Lui et ses fidèles avancent être victimes d’un putch orchestré à la tête des fnl par des gens qu’il qualifie de marionnettes du pouvoir et qui étaient, soit déjà exclus, soit démissionnaires du même parti. Pour RWASA, sacrifier le parti signataire des accords de paix sur l’autel des intérêts mesquins, n’augure rien de bon pour le Burundi. Il indique que l’intervention du Secrétaire Général des NU serait plus que salvatrice pour un peuple longtemps meurtri par l’exclusion de ses fils et filles.
‘Arc en ciel’ rapporte que c’est une première dans l’histoire récente du pays, qu’un leader d’une formation politique demande officiellement l’intervention de l’ONU en prenant pour témoins les dirigeants de la sous région et de l’Afrique du Sud avec copie de ladite correspondance.
Et dans son éditorial, l’hebdomadaire ‘IWACU’ trouve que la banalisation reste de rigueur. Pourtant, selon ce medium, « les responsables politiques ne devraient pas oublier qu’il n’y a pas de petite insécurité ». Il souligne que toutes les rébellions du monde naissent de la frustration, se nourrissent de l’injustice, en se posant la question de savoir si aujourd’hui, les citoyens se sentent frustrés et ou traités avec injustice. Et pose la question de savoir s’il y a à banaliser la lettre de RWASA au Secrétaire Général de l’ONU lorsqu’il écrit que toutes les voies de recours semblent épuisées.
« Les élèves militants politiques exigent les points promis »; titre du mensuel ‘SYFIA Grands Lacs’. Furieux d’avoir été manipulés et trompés, des élèves de différentes régions du pays se sont révoltés après les élections. Ils exigeaient de leurs enseignants les récompenses en points promis pour leur militantisme politique. Le cas cité est celui du lycée de Mukenke –Kirundo (au nord du Burundi), où des élèves ont refusé de rentrer chez eux le 20 août, et exigé de savoir pourquoi ils ont échoué à leurs examens. Une centaine d’élèves de l’école normale de Kibimba, (au centre du pays) ont contesté leurs résultats en physique et ont fait le 18 août, un sit-in devant la direction de leur école, jusqu’à ce que le ministre de l’enseignement primaire et secondaire intervienne. A l’ETS de Kamenge (nord de la capitale Bujumbura), des élèves ont envoyé en juillet des messages téléphoniques pour intimider leurs éducateurs et exiger des points supplémentaires à leurs examens de fin d’année pour les récompenser de leur militantisme. Selon ‘SYFIA Grands Lacs’, la colère de ces élèves est d’autant plus grande qu’ils ont été manipulés par des politiciens et parfois aussi par leurs propres enseignants et leurs directeurs, eux-mêmes politisés. Eulalie NIBIZI, Présidente du syndicat STEB, regrette que les parents et les éducateurs, ont commis l’irréparable, en enseignant les différences politiques à l’école.
L’emprisonnement de Me François NYAMOYA, a remarquablement occupé les grands titres des médias Burundais cette dernière semaine. Me François NYAMOYA est chargé des affaires juridiques et en même temps porte parole du parti MSD. Il a été arrêté le 27 septembre, accusé de dénonciation calomnieuse et d’avoir qualifié d’assassinat et de voleur, le Général Major Adolphe NSHIMIRIMANA, Directeur Général du service national des renseignements, au cours d’une émission radiodiffusée par la Radio Publique Africaine, le 19 septembre. ‘L’Agence Burundaise de Presse’, écrit que NYAMOYA a assumé avoir dit au cours de cette émission, qu’ « à la police nationale, il y a des bandits » tout en précisant que « le terme bandit connote celui qui travaille mal ».
‘IWACU’ revient sur un extrait de cette émission, se demandant si Me NYAMOYA méritait la prison sur base de ce qu’il a dit à la RPA:
« Au Président de la République, s’il m’écoute, je soutiens que le service national de renseignements et la police lui font du tort. Que le parti au pouvoir dise au Président de démettre les responsables du service national de renseignement, certains commissaires et policiers. Aucun citoyen ne va aider la police s’il y a des voleurs parmi eux. C’est la même critique pour le service national de renseignements ».
Ce qui aurait rendu furieux le plaignant, selon NYAMOYA et comme mentionné dans l’ABP, c’est le fait d’avoir fait appel au Président de la république de limoger Général Major Adolphe NSHIMIRIMANA.
Pour l’avocat de Me NYAMOYA, « l’objectif était d’envoyer son client en prison indépendamment de l’interrogatoire », selon toujours Iwacu, où par ailleurs s’est exprimée la sœur du prévenu, Béatrice NYAMOYA, affirmant qu’ « aujourd’hui, convocation au parquet signifie arrestation ». Pour elle, « tout cela est politique ».
La Belgique appelle les autorités burundaises à respecter la liberté d’expression, titre l’ABP, emboîtée par ‘NET PRESS’, pour revenir sur le communiqué de presse du vice 1er Minisre et Ministre belges des affaires étrangères, qui se dit préoccupé des récentes arrestations au Burundi. Il insiste sur les cas de J. Claude KAVUMBAGU et de Me François NYAMOYA.
Steven VANAKERE appelle les autorités burundaises à respecter la liberté d’expression telle que prévu par le pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Burundi et inscrit dans la constitution du Burundi.
Enfin, ‘Arc en ciel’ écrit que l’Abbé Adrien NTABONA va à l’encontre du Vatican, le St Siège, en encourageant les prêtres à se marier. En effet, lors d’une interview exclusive à la Radio Isanganiro, ce grand Professeur d’universités s’était exprimé suite à une question faisant allusion à des prêtres qui font du vagabondage sexuel. « IWACU » trouve que l’abbé Adrien NTABONA a été incompris. Il propose plutôt de faciliter un peu plus le départ du clergé, pour quiconque risque de mener une double vie en la matière. « Vatican définiraient s’ils restent appelés prêtres ou pas, s’ils continuent à remplir leurs fonctions étant appelé prêtre ou pas ». Selon le Professeur, il n’avait aucune intention de heurter la foi et la conscience des fidèles lors de l’interview accordée à la radio Isanganiro.
Léonce BITARIHO